LE MASTERING VINYLE

Rédigé par Fred Woff pour M Com Musique- ingénieur son - www.fredwoff.com


I - L'EMPLACEMENT DES MORCEAUX SUR LE DISQUE :

Placez les morceaux les plus dynamiques, les plus forts, les plus « chargés » en début de face plutôt qu'en fin de face. En effet, il est important de tenir compte du fait que la qualité du son du vinyle s'amenuise progressivement, à mesure que le sillon s'approche du centre du disque.

Pourquoi cette perte de qualité, à mesure que le sillon s'approche du centre du disque ?

Un disque tourne à vitesse constante, quelle que soit la partie du disque que l'aiguille lit (33 tours 1/3 par minute). Mais en raison de la gravure en spirale, la circonférence des sillons se réduit au fur et à mesure que la spirale se déploie vers le centre. La longueur d'une révolution (un tour = circonférence) d'un disque 33 tours est de 93 cm à son début, mais n'est que de 38 cm à sa toute fin ! Par conséquent, la vitesse de défilement de la matière au niveau de la pointe varie d'un rapport d'environ 3 à 1, c'est à dire de 93 cm / seconde au début de la face, jusqu' 38 cm / s. à la fin de la face. La qualité sonore est donc à peu près réduite par 3 en toute fin de face. C'est ce que nous appelons les pertes audio. Elles sont tout sauf négligeables (voir paragraphe ci-dessous).

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II - LA DUREE DES FACES :

Il y a plusieurs règles à considérer :

1°) Plus la durée d'une face est longue, plus le niveau sonore de gravure devra être réduit (donc risque de perception accrue du bruit de fond naturel du vinyle).

2°) Les fréquences graves prennent plus de place sur le disque que les fréquences aiguës. Les masters avec une présence des basses fréquences vraiment abusive sont proscrits (sillons trop larges). L'inverse est également proscrit (sillons trop fins).

3°) Il est nécessaire de bien répartir vos titres selon leur durée et éviter par exemple de mettre 12 min sur la face A et de 24 min sur la face B. Plus les durées sont intelligemment réparties, plus la qualité sera homogène d'une face à l'autre. Le niveau de gravure est déterminé par la face la plus longue.

Voici le temps par face attendus pour une gravure au niveau nominal (0 dB) en considérant que le mastering a été effectué dans les règles de l’art (plages dynamiques adéquates, entre autres) :

Musiques Rock, Reggae, Classique, Pop, etc :

12’’ - 33 tours / mn : 19 min

12’’ - 45 tours / mn (maxi 45t) : 12 min

Musiques “Electroniques” type Rap, Electro, etc. :

12’’ - 33 tours / mn : 16 min

12’’ - 45 tours / mn (maxi 45t) : 10 min

Musiques à spectre "chargé" type Techno, Métal, Noise, etc. :

12’’ - 33 tours / mn : 14 min

12’’ - 45 tours / mn (maxi 45t) : 8 min

Il est possible de « pousser » les durées des faces raisonnablement jusqu'à 21 minutes, voire même un peu plus, mais au prix de pertes de niveau conséquentes à la gravure. Chaque minute supplémentaire au-delà de 19 mn a pour conséquence une diminution du niveau de gravure et une perception accrue du bruit de fond et des craquements...ce qui n'est pas souhaitable.

Chaque minute supplémentaire compte, et réduit la qualité du son. A titre indicatif entre une face de 15 mn et une face de 22:30 mn masterisée dans les règles de l'art, le bruit de fond est perçu comme 50% plus présent à l'écoute. Ceci est inhérent à la technologie analogique ancienne qu'est le vinyle, qui a ses avantages mais aussi ses inconvénients, dont il faut tenir-compte.



III - LE CLIPPING :

Le clipping est une forme de saturation numérique indésirable.

Le niveau de crête d'un fichier numérique, ne peut en pratique, dépasser le niveau de 0 dB. C'est le niveau maximal atteignable. Si lors de l'export de vos fichiers sur votre logiciel de création, le son venait à dépasser même momentanément le niveau de 0 dB, cela créerait ce qu'on appelle un écrêtage, que vous pouvez voir sur l'illustration ci-dessous.

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Cet écrêtage se produit notamment lors d'un export numérique de projet sans précautions prises préalablement. Mais aussi si un limiteur est (mal) utilisé. Cet écrêtage se manifeste concrètement sous la forme d'une saturation très audible et désagréable, grésillant. C'est cela qu'on appelle le « clipping ».

La présence de clipping sur un fichier de mixage ou fichier master est évidemment à proscrire, puisque ceci conduira à faire CLIPPER à leur tour les convertisseurs numériques / analogiques lorsque votre fichier sera lu pendant la gravure. Cette distorsion sera donc fatalement reportée sur le vinyle.

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A gauche : mastering écrêté, trop compressé, plage dynamique trop faible : c'est difficilement gravable en l'état (ou à un niveau très bas, et/ou avec de la distorsion).
A droite : mastering avec une bonne plage dynamique sans clipping



IV - LA PLAGE DYNAMIQUE OU « DYNAMIC RANGE » :

Le décibel « LU » est l'unité représentative actuelle de la plage dynamique moyenne d'un morceau de musique. La plage dynamique moyenne attendue pour un master vinyle est de 13 dB dans l'idéal, et reste acceptable entre 10 et 14 dB LU. La plupart des mixages bien effectués ont une plage dynamique souvent comprise entre 11 et 16 dB LU.

C'est au mastering qu'il convient d'effectuer des choix à ce sujet. Pour des raisons qui seraient longues à évoquer ici, bon nombre d'ingénieurs de mastering fournissent des masters avec une dynamique très réduite, incompatible avec la gravure vinyle. Méfiez-vous ! Un mastering de ce type est la plupart du temps inutilisable pour le vinyle, ou bien au prix d'une qualité fortement réduite et nombre d'artefacts dans le son.

Assurez-vous dès le départ que votre ingénieur est capable de masteriser un album sans pratiquement utiliser de compression de dynamique. Ceci est très important pour le disque vinyle. Demandez-lui avant de prendre rendez-vous.

Pourquoi faut-il fuir les masterings trop compressés ?

Réduire la dynamique permettait jusqu'ici d'augmenter virtuellement le niveau du son sur les supports digitaux, certains producteurs et musiciens pensant que plus le son était fort et concurrentiel, plus les ventes pourraient s'avérer élevées. Or ce raisonnement « commercial » n'a aucun sens ! Bien au contraire, il a été largement prouvé depuis que ce type de master ne génère que de la fatigue auditive (ce qui donne envie de couper le son !) et par ailleurs, un master compressé à outrance en dynamique est affublé – même en digital - d'une distorsion du son importante ainsi qu'une réduction drastique de la vitalité du son (son mou, plat). Aujourd'hui cette pratique est à considérer comme aberrante, mais les habitudes sont dures à faire disparaître, et l'écrasante majorité des ingénieurs du son pratique encore ces masterings « compétitifs » , que nous déconseillons très fortement.

L'avantage est évident : en utilisant des logiciels ou des appareils, il est possible en très peu de temps et avec très peu de connaissances de réaliser un mastering de ce type en écrasant tout ce qui dépasse de manière automatique ! C'est facile , parfois lucratif pour certains, mais ce type de mastering ne « passe » absolument pas pour le vinyle, ni pour les amoureux du son !!!

Il faut comprendre que plus la dynamique se trouve réduite, plus le taux de distorsion augmente à la gravure comme à la reproduction ! Au-dessous de 10 dB LU et ce jusqu'à environ 8 dB LU de plage dynamique, la gravure peut être effectuée mais le résultat sera décevant à l'audition (voir photo et explications ci-dessous).

Au-dessous de 7 dB LU, la machine à gravure va forcer, chauffer très fortement et finira par disjoncter si on lui impose une gravure à un niveau nominal. Il faut donc contrecarrer ce problème en baissant manuellement le niveau de gravure sur la machine. De ce fait, il sera nécessaire à la relecture du disque d'augmenter le volume de l'amplificateur ce qui aura aussi pour conséquence d'augmenter de manière importante le bruit de fond du vinyle (souffle, craquements).

La distorsion deviendra également très audible, voire intolérable pour les cas les plus extrêmes. Cela crée en quelque sorte une « bouillie sonore » molle, saturée et sans définition. Nous vous conseillons donc d'éviter au possible de faire des masters écrêtés. C'est une pratique nocive, cela nuira gravement au son sur le vinyle, voire cela empêchera même toute possibilité de gravure. Donc retour à l''expéditeur, retour à case départ !

Le mieux est encore une fois de faire appel à un ingénieur de mastering spécialiste du vinyle pour vous assurer le meilleur rendu, le meilleur niveau de gravure possible, avec une distorsion la plus faible possible. En quelques mots, le son le plus pur qui met en valeur votre musique.

Un ingénieur de mastering spécialisé vinyle vous proposera toujours des masters avec une large plage dynamique qui honoreront votre musique sur support vinyle comme sur les autres supports. La guerre des niveaux est terminée aujourd'hui même en numérique, car les plates-formes de streaming disposent d'un système de régulation automatique qui pénalise les masters trop compressés ! Faites vos choix en conséquence, choisissez bien votre ingénieur de mastering.

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Image de gauche : Master au contenu audio typiquement trop compressé
Image de droite : résultat sur vinyle. Les sillons se frôlent ou même se croisent entre eux, il y a sur-modulation. Conséquence au niveau du son : fort écrétage (saturation élevée), diaphonie (mauvaise séparation des canaux stéréo), pré et post-échos, sauts de sillon.



V - LES EXTREMES DU SPECTRE AUDIO : SUB-BASSES ET EXTREMES-AIGUS :

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ll y a plein d’informations diverses et variées qui circulent à propos de la gravure vinyle, notamment au sujet des extrêmes du spectre audio et des risques potentiels à la gravure. Ces explications sont pour la plupart simplistes, peuvent conduire à ruiner les mixages, et n'améliorent pas pour autant les gravures. Rétablissons le vrai du faux !

● Une proportion excessive des fréquences extrêmes dans un mix et un master peut être en effet néfaste, c'est bien connu et c'est vrai. Plus concrètement, il faut comprendre qu'une proportion trop élevée de fréquences basses implique une durée réduite du disque, ou bien une baisse conséquente du niveau de gravure. En cas de durée courte, trop de basses a aussi pour conséquence d'augmenter la distorsion harmonique, et dans les cas vraiment abusifs, de générer des mouvements de pointe de lecture si importants que le risque de saut de sillon est à prendre très au sérieux. En ce qui concerne les fréquences aiguës, un abus dans cette zone de fréquence conduit tout simplement à de la distorsion. Un exemple typique parmi tant d'autres : les sibilantes des voix, les « S », se voient transformées en « CH ». Une proportion trop importante d'aigus peut même venir générer une surchauffe de la tête de gravure, et de ce fait, empêcher la gravure de pouvoir être effectuée en entier. Dans un tel cas, c'est le système de sécurité de la machine qui interrompt brutalement la gravure afin de ne pas détruire la précieuse tête (qui coûte une petite fortune).

● Afin d'éviter toutes ces disproportions spectrales, la règle générale est tout simplement de pratiquer le bon-sens et de faire en sorte au mixage d'éviter tout abus de ces fréquences extrêmes. On évitera juste de sur-booster les subs-basses, ce particulièrement si vous ne travaillez pas dans un studio créé et validé par un acousticien (risques très importants d'erreurs de perception dans le bas du spectre), et si de surcroît vous n'avez pas des haut-parleurs de gros diamètre lors du mixage (qui vous permettent de percevoir correctement ces fréquences). De même, on évitera d'accentuer à outrance les fréquences suraiguës, que l'on retrouve la plupart du temps dans les cymbales, les tambourins, les shakers, les sibilantes des voix ainsi que certains filtres de synthétiseurs analogiques poussés à leurs retranchements.

● Mais pour autant, si nous vous mettons en garde des abus, encore une fois, ne tombez pas pour autant dans l'extrême inverse, à savoir la surenchère de la prudence, qui serait tout aussi néfaste pour votre son. Notamment à trop baisser les graves, notamment par certaines pratiques de filtrage radicales qui ne sont pas toujours adéquates. Utiliser par exemple un filtre coupe-bas au mastering - comme on le conseille souvent sur internet - n'est pas forcément la solution garante d'une bonne gravure. C'est une méthode préventive souvent un peu trop simpliste, un peu trop grossière, qui peut parfois régler certains problèmes, mais qui peut aussi nuire particulièrement à votre son. Seul un ingénieur qualifié saura prendre la bonne décision quand à cela. Il utilisera les filtres adéquats, et optera souvent pour des tactiques plus précises et moins invasives.

CONCLUSION : Il est préférable de ne pas s'improviser dans ce genre de choix et de manipulations du son relatives au mastering. C'est votre disque qui est en jeu. Ne faites confiance qu’à des experts qui connaissent parfaitement leur métier si vous voulez un résultat optimal. Seuls les ingénieurs de mastering aguerris sauront cadrer et optimiser avec cent fois plus de précision vos graves et vos aigus. Et concernant le mixage, c'est simple : mixez dans un bon studio, faites des pauses régulièrement, mixez naturellement, tel que votre musique doit sonner à vos oreilles. Simplement, n’abusez pas des fréquences extrêmes comme il est mauvais d'abuser de gras ou de sel pour votre santé ! Laissez ensuite l'ingénieur de mastering (spécialiste du vinyl de préférence) gérer la balance finale avec son degré de précision que vous ne pouvez pas atteindre sans l'expérience, les outils, et le lieu adéquat.



VI - LA STEREOPHONIE AU MIXAGE : ce qu'il ne faut pas faire ! :

● Au mixage, ne jamais chercher à créer une stéréophonie artificielle à partir d’une piste mono répartie sur les deux canaux L / R en inversant la phase d’un des deux canaux. C’est une pratique formellement interdite depuis le début de la stéréophonie jusqu'à nos jours,

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car elle génère des sauts de sillon à la lecture du vinyle, ainsi que de fortes atténuations des pistes concernées. Cette règle est tout aussi valable pour les supports numériques actuels, car en cas d’écoute sur une enceinte nomade, ou autres smartphones, aux haut-parleurs monos ou trop rapprochés entre eux, gare aux annulations pures et simples de vos pistes. Cette pratique est donc à bannir, que ce soit pour les vinyles ou pour le numérique.

● Éviter les mixages incluant des effets stéréophoniques excessifs. Les panoramiques de sources mono ne sont pas un problème à condition qu'ils ne soient jamais orientés à 100% sur un seul canal, a fortiori si l'instrument comporte des fréquences basses. En revanche les élargissements excessifs de sources réellement stéréophoniques peuvent être problématiques. Les effets de phase ou de pseudo « 3D » sur vos pistes de mixage peuvent poser de gros problèmes à la gravure s’ils sont excessifs. Contrôlez par une écoute mono de votre mix. Si vous constatez des atténuations trop importantes, réduisez l’intensité de vos effets. Ou imposez un panoramique d’au moins 6 dB de différence à l’un des canaux de votre effet.

Éviter les grosses caisses ou les basses à gauche ou à droite. Si c’est le cas pour certains disques des années 60 tels que ceux des Beatles, ce n’est pour autant pas un choix délibéré de la part des artistes, mais plutôt un non-choix technique dû au fait que les consoles EMI de l’époque n’étaient simplement pas équipées de potentiomètre de panoramique, mais de commutateurs de routing ! Les enregistrements étant effectués sur 4 pistes mono, et la seule solution pour créer une pseudo-stéréophonie était de répartir les 4 canaux, soit sur la gauche, le centre ou la droite. Notez que ces mixes en pseudo stéréo n’ont de plus jamais été approuvés par les artistes. Ils ont souvent été effectués sans la présence des artistes, et à la va vite. A l’époque, la stéréophonie n’était pas monnaie courante. La norme était le mono ! Il faut savoir que procéder de cette manière pour créer ces disques imposait aux graveurs de graver à un niveau particulièrement inférieur à la normale. Et la baisse de niveau entraînait conséquemment un rehaussement du bruit de fond du vinyle. Si vous procédez de cette même façon dans vos mixages, afin de retrouver cet effet « vintage », vous êtes prévenus de ce qui risque de vous arriver !!

● Soignez vos prises de sons, et particulièrement celle de la grosse caisse. Un micro mal placé peut conduire à des asymétries excessives du signal qui poseront problème au mastering et/ou à la gravure. Il en est de même pour les overheads de batterie, qui, s'ils sont mal centrés par rapport à la grosse caisse, risquent d'induire des anomalies de phase entre le canal gauche et droit pour les grosses caisses.

● Éviter absolument les panoramiques à 100% à gauche et à droite des prises de son multi-microphoniques des amplis de guitares électriques (effets « mur du son »). Contrôler votre mix en mono pour voir si les atténuations des guitares ne sont pas trop importantes. Si elles le sont, alors réduisez la largeur stéréo tout en compensant le niveau, jusqu’à que la différence de niveau entre mono et stéréo soit tolérable à l’oreille. A noter qu’il y aura toujours une différence de niveau et cela créera des différences de timbres (décolorations). Il s’agit de faire un compromis. Éventuellement, créez un mix spécifique pour le vinyle. Comprenez également que si les atténuations et les différences de timbres sont trop fortes, c’est que la prise de son est simplement hasardeuse et inadéquate. Essayez au pire des cas de rajouter un effet de délai de quelques millisecondes sur l’un des canaux et voyez ensuite si l’atténuation en contrôle de mix mono est moins importante. Faites attention à ce que vos micros soient strictement équidistants du haut-parleur ou de chaque hautparleur. C'est la source première de problèmes !

Ne pas tomber pour autant dans le piège paranoïaque de la peur de la stéréophonie ! Toute tendance extrême inverse, à vouloir trop « resserrer » le mixage vers le mono est tout aussi malsain que d'abuser de la largeur du champ stéréophonique ! Le vinyle n'aime pas les extrêmes. Ni trop, ni pas assez. Mixez normalement, évitez simplement les choix drastiques et toutes les extrêmes explicités précédemment.



VII - SIBILANTES :

● Les sibilantes sont des sons produits par la prononciation des consonnes « S », « Z ». Même si le terme n'est pas tout à fait exact en terme de linguistique, on y inclut également volontiers dans le domaine de l'ingénierie du son les consonnes « T », « J » « CH », « F », « V » ainsi que le « TH » anglais et le « Ř» tchèque.

● Lorsque l'on enregistre des voix avec un microphone relativement proche de la bouche, ces sibilantes atteignent souvent un niveau sonore excessif, et l'utilisation des compresseurs de dynamique ne font que les augmenter davantage, car ceux-ci ne sont – pour la plupart - pas ou peu sensibles à la partie haute du spectre audible.

● Il est donc impératif au mixage d'utiliser un dé-esser sur chaque piste vocale afin de compenser ces problèmes.

● Pour le réglage, ne dé-essez pas de trop (« S » trop sourds) ni pas assez (« S » trop agressifs). Dé-essez juste ce qu’il faut pour que cela sonne bien à vos oreilles. Des vocaux non-dé-essés = sibilantes distordues sur le vinyle (dans de tels cas, les « S » se transforment en « CH », voire même en « F », ce qui n'est pas du plus bel effet...).

● Attention, notez que les pointes de lecture dotée de diamants de mauvaise qualité ont naturellement tendance à distordre la reproduction des sibilantes. Aussi, quand vous écouter votre test-press, ou vos vinyles, il est impératif d'écouter ceux-ci avec un lecteur vinyle correctement réglé et équipé d'une tête et d'un diamant de haute qualité pour un tracking optimal (diamant capable de reproduire fidèlement les courbes les plus fines gravées sur le sillon). Ce qui n'est souvent pas le cas des diamants vendus dans le commerce aux alentours de 20-30 €...Préférez les diamants de forme elliptiques, super-elliptiques ou encore plus raffinés, face aux diamants de forme arrondie ou cylindriques, peu chers mais à la reproduction du son médiocre. Si le diamant ne porte aucune marque ni aucune information sur la manière dont il est taillé, c'est que votre diamant est en fait un saphir de synthèse bas de gamme, à la durée de vie moindre, et à la reproduction sonore souvent distordue, qui peut de plus, potentiellement user rapidement vos disques. Si vous avez des exigences en termes de qualité sonore à la gravure, soyez cohérents avec vos exigences en étant bien équipé chez vous en commençant par la qualité du diamant de votre lecteur vinyle. C'est en fait l'élément essentiel, beaucoup trop souvent négligé.


Fred Woff, © 2019. Tous droits réservés. Toute reproduction, même partielle est interdite, sauf autorisation expresse de son auteur.